Patrimoine archéologie

Sa situation géographique particulière a fait de Malataverne un lieu d’habitat privilégié pour de nombreuses populations passées. Plusieurs sites ont ainsi témoigné du passage de nos ancêtres, à différentes périodes. Certains ont encore, de nos jours, de nombreux secrets à révéler aux archéologues…
La commune de Malataverne fait partie, avec celle limitrophe de Châteauneuf-du Rhône, des installations humaines qui depuis la Préhistoire verrouillent l’entrée Nord du défilé de Donzère et les voies terrestres qui permettent de le contourner. Situées au sud de la plaine rhodannienne de Montélimar, leurs terroirs comprennent des secteurs forts accidentés, dont les types de reliefs ont très tôt favorisé l’occupation humaine : le défilé de la Riaille, entre les monts Malobret (ou Maloubret) et Roucoule, le serre de Maloubret, le piton et la plateforme de Rac [1].

Sites répertoriés au patrimoine local…

  • Quartier de Pagnère : vestiges d’une occupation d’époques chalcolithique et néolithique ancien et néolithique final – Age du bronze ancien ; vestiges de site d’époque gallo-romaine et aqueduc.
  • Peyraud Nord : niveau d’occupation du Chalcolithique et fosses de l’Age du Bronze.
  • Tourvieille : traces d’occupation (tegulae, sigillée, mosaïque…), à quelques mètres des sites du Palais avec sa villa et son prieuré Saint-Pierre du XIIIe siècle et de celui de Combeaumont (substructions antiques variées, atelier de poterie et tuilerie antique…) de la commune voisine de Châteauneuf-du-Rhône.
  • Saint-Etienne (Saint-Estève) du Rastelet : vestige d’un aqueduc antique ; vestiges d’un édifice religieux médiéval accompagnant un cimetière du Haut Moyen-Age, qui existait encore en 1764, et parfois identifié comme étant le prieuré de Rac, qui relevait de l’ordre de Saint-Ruf de Valence. Il était le siège d’une paroisse du diocèse de Saint-Paul-Trois-Château, dont l’église était dédiée à Saint-Jean-Baptiste.
  • Château de Rac : éperon barré auquel on accédait à l’origine par le sud à travers un isthme rocheux barré probablement dès l’Age du Bronze, avec un fond de cabane dit d’époque “ligure” (chalcolithique). Le site, encore occupé à l’époque antique (restes de maçonneries, un autel, une borne milliaire de Tibère) s’est particulièrement développé au Moyen-Age. Sur cet isthme rocheux, une motte féodale (castrum de Raco) a été élevée sur et avec des vestiges antiques.
    Sur un massif calcaire qui domine la plaine de Montélimar, se dresse l’ancienne chapelle castrale (est­-ce le prieuré Saint-Jean-Baptiste de Rac ?) dont il reste la façade XIIe siècle (tailles décoratives, inscription, marques lapidaires, etc). Existence de tombes à lauses accompagnées de “bols” en céramique et de “coquilles” sous la nef reconstruite au XVIIe siècle.
    Bourg castral, dont il subsiste les remparts et quelques constructions.
    En savoir + sur : le Hameau de Rac.
  • La Coque : vestiges d’une occupation du Néolithique Ancien.
  • La Riaille : vestiges d’une installation antique qui succèdent à une occupation du Paléolithique ancien et du Néolithique, découverts sur le tracé de l’Autoroute A7, appelée Villa de la Riaille. Elle était installée en bordure de la voie Agrippa. Il s’agit d’un petit établissement rural gallo-romain (IIIe-IVe s.) dont les vestiges se partagent entre les communes de Malataverne, Allan et Châteauneuf-du-Rhône. Cet édifice a tout d’abord dû servir de relais sur la voie d’Agrippa entre Novem-Craris et Acunum, puis à partir du IVe s., il est en partie transformé en cellier et atelier de vinification. Des thermes, avec utilisation des eaux sulfureuses de Bondonneau, sont également attestés.
  • Quartier Sainte-Agnès : vestiges d’occupation d’époque néolithique.
  • Roumezières : vestiges issus des travaux archéologiques menés préalablement au tracé du TGV-Méditerranée (occupation du Néolithique final et du Paléolithique et niveaux d’occupation gallo­-romaine).
  • Col de Malataverne : borne milliaire et vestiges d’une occupation antique.
  • La Grotte Mandrin : site archéologique majeur du paléolithique moyen, qui fait l’objet de fouilles programmées depuis plus de 25 ans. En savoir plus ici.
  • Montchamp – piton rocheux de 330 mètres qui sépare la Valdaine du Tricastin (les Tricastins s’arrêtent au Lez), au pied d’un col emprunté par la via Agrippa :
    Nécropole du Moyen-Age, datée des Ve-Vle s.
    Tombes à lauses anthropomorphes et orientées est­-ouest avec nombreuses réinhumations.
    Sanctuaire de pèlerinage dédié à Notre-Dame de Montchamp construite à l’époque romane (nef XIe allongée en 1858 et chœur XIIe s.) sur des substructions antiques : murs appareillés et sigillée.
    Sainte-Marie est mentionnée dans une bulle papale de 1086, et devient prieuré au XIIIe s. Ce dernier a été arasé en 1945 pour aménager l’esplanade nécessaire pour le pèlerinage. Il en reste des traces.
    Plus au nord, hypothétiques vestiges d’un oppidum (Age du Bronze-Age du fer) dont l’enceinte ceint le replat où se situe le sanctuaire.
  • Maloubret : vestiges d’une occupation antique et fanum repérés par photo aérienne ; vestiges d’un fortin en pierres sèches et sur pentes orientales du serre de Maloubret, atelier de taille du Chalcolithique. Serre de Maloubret : occupation néolithique, atelier de taille, débitage. Gisement de silex connu depuis le Paléolithique moyen.
  • Le Colombier : vestiges d’une occupation néolithique (débitage… ) et moustérienne.
  • Mayol : petit site du Néolithique final-Age du Bronze ancien, auquel succède une occupation d’époque gallo­-romaine, puis un édifice religieux aujourd’hui détruit.
  • Les Iboussières : aven sépulcral épipaléolithique (Azilien, – 10 000 ans), qui a livré des restes humains, de la faune tempérée et un exceptionnel mobilier funéraire (parures) tant par le nombre que la variété des matériaux (produits maritimes, bois et os de cerfs percés…). En savoir ici : Aven des Iboussières.
  • Le Petit Bel Air : vestiges d’une occupation néolithique.
  • Malavas : vestiges d’une occupation du Paléolithique ou du Néolithique.
  • Navon : atelier de taille du Néolithique (pièces de silex, dont éclats de débitages), et niveaux d’occupation du chalcolithique et chasséen (site qui se développe sur les communes de Malataverne et Châteauneuf-du-Rhône)

ARCHEOTOUR – Anne-Lise et Marie ont fait étape à la Grotte Mandrin



Marie et Anne-Lise, blogueuses, livrent quelques instantanées des fouilles 2017 de la Grotte Mandrin (Photo de Ludovic slimak).

Anne-Lise et Marie, toutes deux étudiantes en Protohistoire à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, ont fait escale à Malataverne et intégré durant quelques jours l’équipe de fouilles 2017 de la Grotte Mandrin, dans le cadre de leur projet ARCHEOTOUR .
“Nous nous sommes rencontrées sur les bancs de la fac et notre amitié s’est construite autour de notre passion commune pour l’archéologie. Au cour de nos discussions, nous avons été interpellées par la curiosité que beaucoup manifestent pour leur passé tout en méconnaissant les acteurs qui œuvrent à la découverte de ce patrimoine. Associés à nos envies de voyage et d’actions concrètes, ces questionnements nous ont donné l’idée de l’Archéotour.
En tant qu’étudiantes, nous pouvons être un lien privilégié entre le monde des professionnels et les profanes. À la curiosité du grand public nous voulons répondre par des explications claires et ludiques mais toujours scientifiques : c’est pourquoi nous avons choisi le format du carnet de voyage, qui a pour avantage d’être dynamique et de capter agréablement l’intérêt du lecteur. De cette façon, nous espérons contribuer à l’intérêt du public pour les travaux scientifiques.”
Pour en savoir plus, découvrez le carnet de voyage d’Anne-Lise et Marie sur le blog de l’Archétour.


ARCHÉOLOGIA N°555
Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur la Grotte Mandrin de Malataverne…

ARCHEOLOGIA N°555 – Juin 2017Alors que l’équipe scientifique va bientôt entamer sa 27e année de fouilles à Malataverne et que le mobilier de la Grotte Mandrin va s’exposer au Musée National de Préhistoire des Eyzies de Tayac, du 30 juin au 13 novembre 2017, au côté de l’Homme (russe) de Denisova… Le magazine Archéologia a décidé, pour son numéro de Juin 2017, de mettre à l’honneur ce site encore peu connu mais qui bouleverse nos connaissances sur l’histoire du peuplement de l’Europe, et la possible rencontre entre Néandertal et Homo sapiens. Car à la Grotte Mandrin, le dégagement d’une culture archéologique remarquable, le Néronien, vient relancer le débat sur la plus ancienne migration de notre ancêtre, l’Homme biologiquement moderne…
Pour découvrir ce dossier spécial d’Archeologia, les articles détaillés et interviews de Ludovic Slimak, Laure Metz et Rob Hope : rendez-vous sur le site de la revue www.archeologia-magazine.com


Notes
[1] Informations extraites de l’arrêté préfectoral du 7 mars 2005, portant sur les zones archéologiques de saisine sur les dossiers d’urbanisme de la commune de Malataverne.